Ces dernières années années, des associations comme le Défenseur des Droits et l’Association Européenne Contre les Violences faites aux Femmes (AVTF) se font entendre pour que les enregistrements clandestins permettant de prouver l’existence d’un harcèlement (moral ou sexuel) deviennent recevables.
Ici, tout récemment, la Cour d’appel de Toulouse a validé la recevabilité d’un enregistrement obtenu à l’insu de l’employeur. En effet elle a jugé comme suit :
« Elle est indispensable à l’exercice du droit à la preuve et l’atteinte à la vie privée de M.X est proportionnée au but poursuivi ».
De ce fait, la Cour d’appel a considéré cette preuve recevable car nécessaire aux droits de la défense. Et ce en malgré le fait qu’elle pouvait constituer une atteinte à la vie privée de l’employeur.
Ainsi, si le verdict du 25 novembre 2020 concernait les modalités de preuve utilisées contre un salarié, l’application du même principe à l’encontre d’un employeur, renforce la décision de la Cour d’appel de Toulouse. Conséquence de quoi, nous pourrions ici faciliter l’obtention de preuve d’un salarié victime de harcèlement moral ou sexuel au travail.
Cette décision de la Chambre Sociale de la Cour de Cassation donnerait la possibilité aux victimes de harcèlement d’utiliser des enregistrements clandestins pour pouvoir faire reconnaître ce délit (malheureusement encore peu reconnu) devant le Conseil de Prud’hommes.
Myriam Dumontant, avocate en droit du travail à Paris